Parallèlement à des études musicales aux conservatoires de Roubaix, Lille et Rueil-Malmaison, couronnées par de nombreuses récompenses à l’unanimité, François Clercx poursuit une formation universitaire lui offrant un Master en électroacoustique mais également le suivi d’Études Doctorales avec un DEA en esthétique et sciences de l’art.
Cette ouverture d’esprit, résultante évidente d’une formation technique aboutie additionnée d’une étude théorique approfondie, l’emmène tout naturellement vers la direction d’orchestre qu’il travaille avec l’un des plus grands pédagogues français : Jean-Sébastien Béreau.
Après avoir créé en 2000 avec Georges Leclercq l’Orchestre Symphonique du Ferrain, François Clercx reprend en 2005, à la suite d’Eric Deltour, La Folia de Lille. Titulaire du Diplôme d’état de Professeur de piano, il est actuellement directeur de la plus grande école de musique associative de France, celle de Villeneuve d’Ascq.
En savoir plus F. Clercx par Jérome Descamps
S’il s’agit en quelques mots de définir la personnalité du chef d’orchestre François Clercx, on pourrait, sans risquer d’être par trop réducteur, dire qu’il est un musicien éclectique et humaniste.
Eclectique par sa formation, conçue d’emblée selon un double cursus : une formation universitaire lui permet d’acquérir les bases solides d’une réflexion théorique sur la musique et son interprétation, et une formation au conservatoire
en piano, musique de chambre et direction d’orchestre fait de lui un musicien accompli. Il reçoit particulièrement l’enseignement du chef d’orchestre Jean-Sébastien Béreau, ancien assistant de Leonard Bernstein et Pierre Boulez, qui lui transmet aussi une tradition issue de ses maîtres, les compositeurs Darius Milhaud, Maurice Martenot et Olivier Messiaen.
Eclectique par sa conception du répertoire : pour François Clercx, la curiosité intellectuelle et l’amour de la musique guident le choix des programmes des concerts ; qu’il s’agisse d’interpréter une œuvre classique du XVIIIème siècle ou une partition contemporaine, il est mu avant tout par la passion de partager des émotions musicales avec les musiciens de l’orchestre. Le plaisir que chacun aura de jouer avec les autres artistes est un critère déterminant dans le choix des œuvres programmées.
L’idée qu’il se fait de son art de chef d’orchestre correspond en tout point à la vision humaniste exprimée par le compositeur et maestro Igor Markevitch, dans des propos tenus en 1955 : « J’aime l’orchestre, cette société fermée et pleine de sens, où chaque élément accepte sa fonction comme réalité organique de l’œuvre. Le fait d’être au service d’une pensée souveraine y entretient une admirable humilité. Il ne faut pourtant pas croire que l’orchestre soit formé de violons, de flûtes ou de cors ; ce sont des flûtistes, des cornistes et des violonistes qui font de cet organisme une réalité vivante. Plus les Maîtres ont été grands, plus ils ont écrit non pour l’instrument, mais pour l’homme qui l’anime. C’est pourquoi la pensée des Maîtres revit dans la mesure où le chef sait créer un contact humain avec ses instrumentistes. Quel travail d’équipe, quel jeu unique quand on y parvient ! »
Grâce à cette connivence évidente avec les musiciens, François Clercx sait merveilleusement éclairer le texte musical, en faire entendre les nuances et la complexité, pour créer l’impression unique que tout écran parasite a disparu entre la partition et l’auditeur. Un instinct aigu de la sonorité, un sens délicat du rythme se manifestent alors à travers des gestes et des regards précis et expressifs, qui traduisent tant l’exigence du chef que sa maîtrise de la structure des œuvres.
Ce rôle de « médium » de la musique, de passeur d’émotions musicales, a toujours été au cœur des préoccupations de François Clercx, que ce soit par l’enseignement à Villeneuve d’Ascq en tant que directeur de la plus grande école de musique associative de France (près de 800 élèves et 50 professeurs), par la pratique instrumentale (il se produit en récital comme pianiste soliste ou au sein de formations de musique de chambre) ou par la direction d’orchestre : en 2000, il crée l’Orchestre Symphonique du Ferrain ; en 2005, il prend la direction de la «Folia de Lille », avec laquelle il peut assouvir sa passion pour les horizons nouveaux : la diversité des répertoires abordés, la richesse des contacts humains, au sein de l’orchestre mais aussi avec les musiciens invités, par exemple des solistes internationaux comme le hautboïste François Leleux ou le trompettiste David Guerrier, autant d’expériences qui continuent de forger la personnalité d’un musicien d’exception.